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La Résistance yéménite se livre désormais à des attaques "préventives"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Membres du mouvement Ansarallah du Yémen. ©Reuters

Deux missiles de haute précision de type Badr-F se sont abattus à peu d'intervalle, confirmant le tournant tactique qui marque désormais les combats au Yémen : les frappes impliquent une gamme de plus en plus diverse de missiles, elles sont plus amples et plus puissantes. Mercredi, les forces yéménites ont tiré cinq missiles Zelzal-1 contre le sud saoudien. Quelques heures plus tard ce fut le tour de Badr-F.  Une caserne des militaires saoudiens au sud de l’Arabie saoudite a été prise pour cible par le second missile tandis que le premier du même type avait été tiré quelques heures avant.

Selon le porte-parole des forces armées yéménites, le général Yahya Saree, la zone d’al-Mossoum, située dans la province de Jizan a été ciblée, provoquant une nouvelle débandade dans les rangs des militaires saoudiens.  Des dizaines de mercenaires saoudiens ont été tués ou blessés. Jeudi dernier un site militaire a été attaqué à coup de missile moyenne portée Burkan-3 à Dammam à l'est de l'Arabie saoudite et depuis, les rassemblements de soldats et de militaires saoudiens dans le sud et ailleurs se déroulent dans un climat de craint et de panique. 

Selon le général yéménite, "notre tactique de guerre consiste désormais à prévenir et à anticiper les attaques ennemies. C'est notre troisième pas dans le cadre de notre stratégie nouvelle. Il s'agit de réduire autant que se faire peut, le champ d'action de l'agresseur. La double frappe à Badr-F a donc eu lieu sur base d'un travail assidu mené par nos unités de reconnaissance et de surveillance se focalisant sur les mouvements de troupes et des déplacements des militaires saoudiens".

Le missile Badr-F, d’une portée de 60 kilomètres, a été dévoilé en avril dernier à l’occasion du premier anniversaire de la mort du président du Conseil suprême politique d’Ansarallah du Yémen, Salah al-Samad. Le missile est susceptible d’exploser à 20 mètres d’altitude. Avec un rayon d’explosion de 350 mètres, le Badr-F est capable de disperser plus de 14 000 éclats quand il percute le sol.

Mercredi  après-midi, les forces yéménites ont tiré le premier missile Badr-F sur une base militaire saoudienne dans la province de Najran. Des dizaines de Saoudiens et de mercenaires de la coalition dirigée par Riyad ont été tués et blessés.

Mercredi, le général Saree avait déjà fait état de la prise du contrôle de 37 fiefs appartenant aux mercenaires de Riyad dans le centre Yémen, soit à al-Dhale, cette province stratégique qui juxtapose le port d'Aden. La fulgurante avancée des forces yéménites a d'ailleurs plongé le port dans une situation de guerre interne, les mercenaires saoudiens et émiratis se livrant depuis mercredi 7 août à de très violents conflits fratricides. Les forces appartenant à la ceinture sécuritaire soutenue par les Émirats auraient ainsi encerclé la garde présidentielle du président démissionnaire, Mansour Hadi. Les missions de renseignement menées par Ansarallah et ses alliés continuent à s'amplifier et à peser de plus en plus et de tout leur poids dans le conflit. Une spectaculaire frappe au drone a ainsi visé, sur base des renseignements collectés, une parade militaire, le jeudi 1er août alors que la parade s'apprêtait à gagner le front de combat à al-Dhale et à Taez. Les violences saoudo-émiraties à Aden ont d'ailleurs éclaté alors que les mercenaires affiliés des deux principaux pays agresseurs inhumaient leurs effectifs tués au cours de l'attaque au drone de la semaine dernière.  

Le tournant "préventif" que vient de prendre l'action de la Résistance yéménite est l'un des acquis les plus spectaculaire de cette guerre, selon les experts, qui assistent à l'émergence d'une armée irrégulière yéménite, au terme de cinq ans de guerre inégale menée par une coalition composée de 27 pays arabes et occidentaux contre le peuple yéménite. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV